La plus grande partie du texte est en latin ; les noms de Dieu au début de l’inscription sont en hébreu. La mention médicale à l’intérieur de la bague est plus difficile à définir ; les déformations de langue sont dues sans doute au caractère magique de la formule.
L’interprétation de ce texte est complexe ; il se compose de plusieurs formules fréquentes dans l’épigraphie, aussi bien sur des anneaux similaires que sur des cloches. Les premiers mots de l’inscription sont des noms de Dieu qu’on lit souvent dans les charmes et autres formules magiques médiévales[2]. La partie de l’inscription que nous restituons par mentem sanctam spontaneam honorem Deo et patrie liberacionem est aujourd’hui bien connue et se rencontre très souvent à partir du xiiie siècle dans l’épigraphie campanaire[3]. Les mots tracés a l’intérieur de l’anneau s’expliquent plus difficilement même si on peut également les lire sur des objets similaires au Moyen Âge[4]. Il est très difficile de déterminer le sens général et la fonction de ces inscriptions ; le rôle de l’écriture dans la magie et dans les actions prophylactiques est certes mieux connu aujourd’hui[5] mais son appréhension en tant qu’objet d’étude reste toutefois particulièrement délicate. Il faut sans doute s’orienter dans le cas de l’anneau de Levroux vers un usage de l’écrit pour la protection physique de son porteur contre les maladies.