​ Allouis, église Saint-Germain ​- ​Identifications dans les peintures murales des travaux des mois  ​  ​


Allouis, église Saint-Germain ​- ​Identifications dans les peintures murales des travaux des mois

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº1 ​  ​


Description générale

Identification de personnages. 
Peintures murales.  État de conservation : très médiocre en 1986 (date des clichés où on aperçoit encore quelques lettres), les inscriptions ne sont à ce jour plus lisibles. Les peintures ont été découvertes à la fin des années 1960 et restaurées en 1974. Seuls six mois (d’avril à septembre) sont aujourd’hui visibles, mais les autres se trouvaient peut-être sur les tableaux qui prolongent l’intrados (janvier à mars du côté nord et octobre à décembre du côté sud), recouverts d’un badigeon moderne. Localisation : église, intérieur, intrados de l’arcade faisant communiquer la nef avec le chœur, côté nord et côté sud. ​
Datation : vers 1160 ou seconde moitié du XIIe siècle [datation archéologique et stylistique des peintures murales, en accord avec les données paléographiques] et restauration au XXe siècle.

Description paléographique

Disposition horizontale. Écriture capitale, très régulière ; module étroit, ductus simple. Présence d’empattements. Les lettres sont blanches, sur fond clair. Absence d’abréviation, de ponctuation et de décor. La disparition des inscriptions et l’état médiocre ne permettent pas de réaliser une analyse paléographique poussée.





Édition imitative


Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS ​

Troisième scène :
 ​[---]VS ​

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS ​

Troisième scène :
 ​[---]EMBER ​

Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS ​

Troisième scène :
 ​[---]VS ​

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS ​

Troisième scène :
 ​[---]EMBER ​

Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS ​

Troisième scène :
 ​[---]VS ​

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS ​

Troisième scène :
 ​[---]EMBER ​

Légende

Violet : caractères allographes.



Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS ​

Troisième scène :
 ​[---]VS ​

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS ​

Troisième scène :
 ​[---]EMBER ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS ​

Troisième scène :
 ​[---]VS ​

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS ​

Troisième scène :
 ​[---]EMBER ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



Côté nord, de bas en haut
Première scène :
 ​[.]PRILIS

Troisième scène :
 ​[---]VS

Côté sud, de haut en bas
Deuxième scène :
 ​[---]STVS

Troisième scène :
 ​[---]EMBER

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

[A] prilis. [Juni] us. [Augu] stus. [Sept] ember.

Traduction

Avril ; juin ; août ; septembre.

Commentaire

Le thème des calendriers connaît un grand succès aux XIIe-XIIIe siècles et de nombreux calendriers monumentaux avec le cycle des travaux des mois sont sculptés dans la pierre, peints sur les murs et les vitraux, ou représentés sur les mosaïques de pavement ; on en dénombre près de quatre-vingts en France. Ils sont régulièrement accompagnés d’un complément épigraphique, donnant le nom du mois et parfois celui du signe du zodiaque correspondant, particulièrement en Anjou[1] et dans le Centre de la France. Quand il s’agit de peintures monumentales, comme à Allouis ou à Brinay[2], le choix de l’emplacement de l’intrados de l’arc triomphal est fréquent. Le calendrier des mois est un thème privilégié pour marquer la limite entre la nef et le chœur[3].

Dans l’église d’Allouis, le calendrier se lit du nord au sud. Les noms des mois ne sont pas disposés dans le champ iconographique à l’instar de Brinay, mais dans un bandeau au-dessus de la scène qui l’encadre. Chaque nom est placé au-dessus d’une scène différente : pour Aprilis, un jeune homme (ou une jeune femme) avec une branche dans chaque main, Junius, la fenaison, Augustus, le battage du blé, et September, le foulage du raisin.




[1] Voir les ensembles peints à Chemillé (prieuré Saint-Pierre et église Notre-Dame) et à Laval (chapelle Notre-Dame-de-Pritz et ancienne église Saint-Pierre-le-Potier) : CIFM, 24, n°110, 111, 169 et 173 ; à Lourouer-Saint-Laurent (église) et à Lignières-de-Touraine (église Saint-Martin) : CIFM, 25, n°27 et 68.
[2] Voir la notice n°113.
[3] Par exemple dans l’église de Lignières-de-Touraine, voir la note précédente, ou encore dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers (Camus M.-Th., « À propos de trois découvertes récentes. Images de l’Apocalypse à Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers » Cahiers de civilisation médiévale, t. XXXII, 1989, p. 126-134 ; le hors-série consacré à la ville de Poitiers (Les inscriptions de Poitiers (fin VIIe-début XVIe siècle). Une source pour l’histoire de la ville et de ses monuments , ed. R. Favreau, collab. V. Debiais, E. Ingrand-Varenne, J. Michaud et al. , Paris : CNRS éditions, 2017, (Corpus des inscriptions de la France médiévale, hors série).