​ (CV baie 13) Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​ Identification de personnage dans le vitrail du Bon Samaritain  ​  ​


(CV baie 13) Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​ Identification de personnage dans le vitrail du Bon Samaritain

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº24 ​  ​


Description générale

Identification des personnages représentés. 
Vitrail.  Dimensions de la verrière : 120x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1858, et par Chigot entre 1947 et 1955. Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire, côté nord, première baie à l’ouest de la première chapelle. Caractères peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et XIXe - XXe siècles.

Bibliographie

Texte d’après l’original vu en place le 11 juin 2012.
Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire, 1981, p. 170 [description du vitrail] ; Manhes, Deremble, Le vitrail du Bon Samaritain, 1986, p. 90-110 [commentaire sur le vitrail du Bon Samaritain].

Description paléographique

Disposition horizontale sur une ligne. Double réglure. Écriture onciale, régulière. Lettres blanches sur fond noir. Le N final est à l’envers, séparé du début du nom par les rinceaux. Pas d’abréviation, ni de ponctuation. Richesse des ornements.





Édition imitative


Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AARO/N ​

Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AARO/ ​

Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AARO/ ​

Légende

Violet : caractères allographes.



Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AARO/ ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AARO/ ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



Deuxième registre, quart de cercle gauche :
Les Hébreux donnent leurs bijoux à Aaron, sous le trône du personnage :
1 ​AAROFigure

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Aaron.

Traduction

Aaron.

Commentaire

Cette verrière est consacrée à la parabole du Bon Samaritain (Lc X, 30-37), dont les différentes scènes sont représentées dans les médaillons centraux. Les quarts de cercle autour des médaillons proposent un commentaire typologique (création de l’homme et péché originel, Adam et Ève chassés du Paradis, histoire de Moïse, Flagellation, Crucifixion). L’unique scène avec inscription a été interprétée comme celle où le Bon Samaritain distribue l’obole (Lc X, 35) ; cependant la mention du nom d’Aaron invite à y voir également une scène vétérotestamentaire : celle où Aaron recueille les bijoux des juifs pour faire le veau d’or (Ex XXXII, 1-4).

Un soin particulier a été apporté à l’écriture de ce mot, comme le montrent l’élégance et la finesse des trois premières lettres. Les ornements graphiques caractéristiques de « maître du Bon Samaritain », comme l’a appelé Louis Grodecki, se retrouvent dans les inscriptions des autres vitraux attribués à cet atelier (voir les notices nº 17, 25, 28, 30).


Présentation du site

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges constitue l'une des réalisations architecturales majeures du xiiie siècle. Commencée à la fin du xiie siècle par Henri de Sully, elle fut consacrée le 5 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse. Les portails latéraux sont le témoignage de l'édifice immédiatement antérieur. Ses dimensions, ses formes, l'importance de sa vitrerie encore en place ont permis à l'édifice de bénéficier de nombreuses études auxquelles nous renvoyons le lecteur pour des informations plus détaillées[1]. Une soixantaine de textes épigraphiques connus ont été gravés ou peints à la cathédrale durant l’époque médiévale : inscriptions funéraires pour les archevêques de Bourges et un chanoine, textes en relation avec les personnages sculptés et surtout messages peints sur les vitraux.


Ensemble des inscriptions placées sur vitraux

Ayant conservé une grande partie de sa vitrerie d’origine, la cathédrale de Bourges abrite l’un des plus importants ensembles de vitraux du premier tiers du xiiie siècle. Cette église possède également une somptueuse collection de vitraux du Moyen âge tardif et des xvie -xviie siècles. Mis à part les quelques fragments du xiie siècle remontés dans des verrières composites (CV 28, 34, 36), on distingue trois ensembles différents dans les baies du xiiie siècle : les verrières « légendaires » dans les baies du déambulatoire et dans celles des chapelles rayonnantes (au nombre de vingt-deux), les verrières à grands personnages et en pleine couleur du déambulatoire intérieur et des fenêtres hautes du collatéral intérieur, les fenêtres à grisaille des parties hautes et des bas côtés de la nef où le décor figuré ne tient qu’une place secondaire. De nouvelles dispositions sont inaugurées à la cathédrale de Bourges dans le domaine du décor vitré. Lisibles sans peine du sol, centrées sur un programme ecclésial clair, tout en étant parfois complexe, les verrières réunissent autour d’une galerie des archevêques du diocèse, du légendaire Ursin à saint Guillaume tout juste canonisé, apôtres et prophètes, Christ-Juge et Vierge à l’Enfant. En d’autres termes, elles montrent une anticipation du décor sculpté de la façade occidentale[2].




[1] En attendant la publication des actes du colloque consacré la cathédrale de Bourges, on verra la monographie de Christe Y., Brugger L., Bourges : la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, 2000.
[2] Pour une présentation d’ensemble des inscriptions des vitraux de la cathédrale de Bourges, voir Debiais, Messages de pierre, 2009, p. 362-370.