Identification des personnages représentés. Vitrail. Dimensions de la verrière :
220x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1857, et par Chigot entre 1947 et 1955. Le premier registre, le
pan central du deuxième registre, le troisième registre, le pan de gauche et du centre du quatrième registre
sont modernes. Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble
en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire, côté nord, baie centrale de la deuxième chapelle. Caractères peints. Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et xixe - xxe siècles.
Bibliographie
Texte d’après l’original vu en place le 11 juin 2012. Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire, 1981, p. 170 [description du vitrail].
Description paléographique
Disposition horizontale sur une ligne aù l’exception de l’inscription du premier registre sur deux lignes ; présence d’une
réglure supérieure au quatrième médaillon. Mélange de capitales et d’onciales (E fermé). Graphie élégante, avec des traits
redoublés et des terminaisons ondulées dans imperator. Pas d’abréviation, ponctuation par trois points verticaux.
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DEF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝ MPERATOR ⁝
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝ PRAꞆOR ⁝
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝ PRAꞆOR ⁝
Légende
Violet : caractères allographes.
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝ PRAꞆOR ⁝
Légende
Bleu : mot abrégé. Violet : signe d'abréviation.
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝ PRAꞆOR ⁝
Premier médaillon : En bas, scène aù droite : L’Enfance de saint Nicolas, sur
la tablette tenue par saint Nicolas écolier (fond blanc,
lettres noires) : 1 ABC 2 DF
Quatrième médaillon : En haut, scène centrale : Saint Nicolas apparaît aù l’empereur, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres
vertes) : 1 I⁝PRAꞆOR⁝
Légende
Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription. Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.
Édition normalisée
ABCDEF ; imperator.
Traduction
ABCDEF. L’empereur.
Commentaire
Le vitrail, par ces cinq médaillons, représente la Naissance et l’Éducation de saint Nicolas (dans cette scène
prend place la première inscription), puis ses Miracles : celui des Trois écoliers, des Trois jeunes filles, des Trois
officiers (la deuxième inscription se trouve dans cette scène) et de l’Enfant au vase[1]. Le mot imperator est placé
sous le lit de l’empereur Constantin, au moment où saint Nicolas lui apparaît en rêve pour plaider la cause des
officiers faussement accusés et injustement condamnés aù mort.
La préciosité de l’écriture avec le redoublement des traits verticaux par un mince filet et le décor floral en
bout de ligne est une caractéristique du style de l’atelier du Bon Samaritain (voir les notices nº 17, 24, 25, 28).
La cathédrale Saint-Étienne de Bourges constitue l'une des réalisations architecturales majeures du xiiie siècle. Commencée à la fin du xiie siècle par Henri de Sully, elle fut consacrée le 5 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse. Les portails latéraux sont le témoignage de l'édifice immédiatement antérieur. Ses dimensions, ses formes, l'importance de sa vitrerie encore en place ont permis à l'édifice de bénéficier de nombreuses études auxquelles nous renvoyons le lecteur pour des informations plus détaillées[2]. Une soixantaine de textes épigraphiques connus ont été gravés ou peints à la cathédrale durant l’époque médiévale : inscriptions funéraires pour les archevêques de Bourges et un chanoine, textes en relation avec les personnages sculptés et surtout messages peints sur les vitraux.
Ayant conservé une grande partie de sa vitrerie d’origine, la cathédrale de Bourges abrite
l’un des plus importants ensembles de vitraux du premier tiers du xiiie siècle. Cette église possède
également une somptueuse collection de vitraux du Moyen âge tardif et des xvie
-xviie siècles.
Mis à part les quelques fragments du xiie siècle remontés dans des verrières composites (CV 28,
34, 36), on distingue trois ensembles différents dans les baies du xiiie siècle : les verrières « légendaires » dans les baies du déambulatoire et dans celles des chapelles rayonnantes (au nombre de
vingt-deux), les verrières à grands personnages et en pleine couleur du déambulatoire intérieur et
des fenêtres hautes du collatéral intérieur, les fenêtres à grisaille des parties hautes et des bas côtés
de la nef où le décor figuré ne tient qu’une place secondaire.
De nouvelles dispositions sont inaugurées à la cathédrale de Bourges dans le domaine du
décor vitré. Lisibles sans peine du sol, centrées sur un programme ecclésial clair, tout en étant
parfois complexe, les verrières réunissent autour d’une galerie des archevêques du diocèse, du
légendaire Ursin à saint Guillaume tout juste canonisé, apôtres et prophètes, Christ-Juge et
Vierge à l’Enfant. En d’autres termes, elles montrent une anticipation du décor sculpté de la
façade occidentale[3].
[1]VSB 12, p. 200-213 ; BS 6, col. 923-948 ; LCI 8, col. 45-58. [2] En attendant la publication des actes du colloque consacré la cathédrale de Bourges, on verra la monographie de Christe Y., Brugger L., Bourges : la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, 2000. [3] Pour une présentation d’ensemble des inscriptions des vitraux de la cathédrale de Bourges, voir Debiais, Messages de pierre, 2009, p. 362-370.