​ (CV baie 218) Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Identification de personnages dans la rosace de saint André et de Samuel  ​  ​


(CV baie 218) Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Identification de personnages dans la rosace de saint André et de Samuel

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº58 ​  ​


Description générale

Identification des personnages représentés. 
Vitrail.  Dimensions de la verrière : 380x 680 cm. État de conservation : restauré par Bonnot après 1893, puis par Lorin entre 1944 et 1946, et Lorin et Petit en 2004-2006. Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000442). Inscription conservée in situ. Localisation : vitrerie haute, côté sud, nef, rosace. Caractères peints.
Datation : vers 1230-1255 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et xixe - xxe siècles.

Bibliographie

Texte d’après l’original vu en place le 11 juin 2012.
Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire, 1981, p. 180 [description du vitrail].

Description paléographique

Disposition horizontale sur une ligne dans un bandeau au milieu de la rose, entre deux réglures blanches. Écriture onciale. Lettres blanches sur fond noir. Abréviation de sanctus par un S barré. Ponctuation par trois points verticaux. Pas de décor.





Édition imitative


1 ​S̶ ​⁝ ​/ A/NDREAS ​⁝ ​SA/MVEL ​

1 ​S̶ ​⁝ ​/ A/DRAS ​⁝ ​SA/VL ​

1 ​S̶ ​⁝ ​/ A/DRAS ​⁝ ​SA/VL ​

Légende

Violet : caractères allographes.



1 ​S̶ ​⁝ ​/ A/DRAS ​⁝ ​SA/VL ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



1 ​S̶ ​⁝ ​/ A/DRAS ​⁝ ​SA/VL ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



1 ​S̶FigureAFigureDRASSAFigureVL

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

S(anctus) Andreas. Samuel.

Traduction

Saint André. Samuel.

Commentaire

Ensemble des inscriptions placées sur les huit rosaces

Les inscriptions sur les huit rosaces de la vitrerie haute sont très similaires. Sur le plan textuel, il s’agit uniquement de mentions nominatives. Quant à leur mise en page, elles sont placées sur un long bandeau qui traverse la rosace, au niveau de la tête des personnages (à l’exception de la baie 223, dans laquelle le texte est au centre du cercle) ; les mots sont en césure de chaque côté des têtes.


Présentation du site

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges constitue l'une des réalisations architecturales majeures du xiiie siècle. Commencée à la fin du xiie siècle par Henri de Sully, elle fut consacrée le 5 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse. Les portails latéraux sont le témoignage de l'édifice immédiatement antérieur. Ses dimensions, ses formes, l'importance de sa vitrerie encore en place ont permis à l'édifice de bénéficier de nombreuses études auxquelles nous renvoyons le lecteur pour des informations plus détaillées[1]. Une soixantaine de textes épigraphiques connus ont été gravés ou peints à la cathédrale durant l’époque médiévale : inscriptions funéraires pour les archevêques de Bourges et un chanoine, textes en relation avec les personnages sculptés et surtout messages peints sur les vitraux.


Ensemble des inscriptions placées sur vitraux

Ayant conservé une grande partie de sa vitrerie d’origine, la cathédrale de Bourges abrite l’un des plus importants ensembles de vitraux du premier tiers du xiiie siècle. Cette église possède également une somptueuse collection de vitraux du Moyen âge tardif et des xvie -xviie siècles. Mis à part les quelques fragments du xiie siècle remontés dans des verrières composites (CV 28, 34, 36), on distingue trois ensembles différents dans les baies du xiiie siècle : les verrières « légendaires » dans les baies du déambulatoire et dans celles des chapelles rayonnantes (au nombre de vingt-deux), les verrières à grands personnages et en pleine couleur du déambulatoire intérieur et des fenêtres hautes du collatéral intérieur, les fenêtres à grisaille des parties hautes et des bas côtés de la nef où le décor figuré ne tient qu’une place secondaire. De nouvelles dispositions sont inaugurées à la cathédrale de Bourges dans le domaine du décor vitré. Lisibles sans peine du sol, centrées sur un programme ecclésial clair, tout en étant parfois complexe, les verrières réunissent autour d’une galerie des archevêques du diocèse, du légendaire Ursin à saint Guillaume tout juste canonisé, apôtres et prophètes, Christ-Juge et Vierge à l’Enfant. En d’autres termes, elles montrent une anticipation du décor sculpté de la façade occidentale[2].




[1] En attendant la publication des actes du colloque consacré la cathédrale de Bourges, on verra la monographie de Christe Y., Brugger L., Bourges : la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, 2000.
[2] Pour une présentation d’ensemble des inscriptions des vitraux de la cathédrale de Bourges, voir Debiais, Messages de pierre, 2009, p. 362-370.