​ Bourges, ancienne abbaye Saint-Ambroix ​- ​Inscription funéraire pour Siginus  ​  ​


Bourges, ancienne abbaye Saint-Ambroix ​- ​Inscription funéraire pour Siginus

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº66 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire pour un archevêque de Bourges. 
Inscription disparue. Texte fragmentaire. La nature du support ainsi que sa localisation exacte dans l’édifice ecclésial ne sont pas connues. ​
Datation : XIIe siècle [datation de la bibliographie].

Bibliographie

Texte d’après la Gallia christiana.
GC, 1656, t. II, col. 19 [texte] ; Thaumas de la Thaumassière, Histoire de Berry, 1689, livre IV, chapitre 47, p. 292.

Description paléographique

Disposition inconnue.


Édition imitative


1 ​HIC ​IACET ​ECCLESIAE ​FIDVSQVE ​MARITVS ​
2 ​ABSCONDIT ​DVRVS ​VISCVS ​CARVS ​LAPIS ​

1 ​HIC ​IACET ​ECCLESIAE ​FIDVSQVE ​MARITVS ​
2 ​ABSCONDIT ​DVRVS ​VISCVS ​CARVS ​LAPIS ​

1 ​HIC ​IACET ​ECCLESIAE ​FIDVSQVE ​MARITVS ​
2 ​ABSCONDIT ​DVRVS ​VISCVS ​CARVS ​LAPIS ​

Légende

Violet : caractères allographes.



1 ​HIC ​IACET ​ECCLESIAE ​FIDVSQVE ​MARITVS ​
2 ​ABSCONDIT ​DVRVS ​VISCVS ​CARVS ​LAPIS ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



1 ​HIC ​IACET ​ECCLESIAE ​FIDVSQVE ​MARITVS ​
2 ​ABSCONDIT ​DVRVS ​VISCVS ​CARVS ​LAPIS ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



1 ​HICIACETECCLESIAEFIDVSQVEMARITVS
2 ​ABSCONDITDVRVSVISCVSCARVSLAPIS

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Hic jacet ecclesiae fidusque maritus
abscondit durus viscus carus lapis.


Traduction

Ci-gît le pasteur et le mari fidèle de l’Église. La pierre dure cache ses chères entrailles.

Commentaire

Cette inscription est formée d’un distique élégiaque. Siginus fut le 35e évêque de Bourges, de 736 à 761. Peu de renseignements sont parvenus sur ce personnage. Thaumas de La Thaumassière dit n’avoir retrouvé aucun acte de lui et parle d’un fragment d’épitaphe. On peut donc imaginer que la suite du texte donnait la date du décès et/ou demandait des prières. L’action de la tombe ou de la pierre sur le mort est souvent évoquée dans les textes funéraires. Ici la pierre dure (durus lapis, qui s’oppose aux cara viscera) cache (abscondit), comme on le lit dans une expression synonymique, petra celat, de l’épitaphe versifiée de Bérenger de Saintes au début du XIIe siècle[1].

D’après la bibliographie, cette épitaphe serait tardive. L’aspect formel (le distique élégiaque, la formule initiale hic jacet) est assez éloigné des épitaphes carolingiennes et évoque davantage les XIe et XIIe siècles. De plus, l’existence de la communauté de Saint-Ambroix, appelée également Saint-Pierre de Brisiac et située extra muros, n’est pas réellement attestée avant 997[2]. Il est fort probable que cette épitaphe ait été rédigée au moment où se construit la mémoire épiscopale, notamment en assurant la continuité dans la liste des évêques de Bourges, lisible par exemple sur un diptyque en ivoire de la fin du Xe ou du début du XIe siècle[3].




[1] CIFM, I-3, n°33 Charente-Maritime, p. 116, pl. XL, fig. 77 et 78.
[2] Péricard J., Ecclesia Bituricensis. Le diocèse de Bourges des origines à la réforme Grégorienne , Clermond-Ferrand, 2006, p. 141.
[3] Bnf, Cabinet des médailles antiques, inv. 55, n°296 bis, cité par Péricard J., Ecclesia Bituricensis, p. 257.