Inscription funéraire à caractère tumulaire pour une demoiselle. Plate-tombe. Pierre. Dimensions du support :
90 x 208 x cm. État de conservation : trois fragments, inscription incomplète Provenance : abbaye de Massay. Découverte lors de fouilles en 1893. Dernière localisation connue : réserves Saint-Aoustrillet. Nº d'inventaire : D 1983.1.1. Inscription gravée en creux. Datation : 1294 [datation interne].
Bibliographie
Texte d’après le catalogue du Musée lapidaire de Bourges. Cette plate-tombe n’a pas été vue lors de la mission de l’équipe du CIFM dans les réserves du Musée du Berry. Marguery, « Monuments épigraphiques de Massay », 1893-1894, p. 40-41 [texte] ; Gauchery, Deshoulières, « L’abbaye de Massay », 1922, p. 350 [mention].
Description paléographique
Disposition horizontale tout autour de la dalle. Écriture onciale. Abréviations par contraction pour Domini, nonagesimo et Johanna. Ponctuation régulière par deux points ; présence d’une croix au début du texte.
Petit côté supérieur et grand côté droit : ✝ANNO:DN̅I:MILLESIMO:CC:NOGͦ:IIII:OBIIT:JOHADVVERDIER:DOMICELLA
Petit côté inférieur : [---
Grand côté gauche :
Légende
Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription. Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.
Édition normalisée
Anno D(o)mi(ni) millesimo 200 no(na)g(esim)o 4, obiit Joh(ann)a du Verdier domicella [---].
Traduction
L’an du Seigneur 1294, mourut Jeanne du Verdier, demoiselle [---].
Commentaire
La description du catalogue du Musée lapidaire de Bourges laisse penser que l’inscription suivait la forme habituelle des textes funéraires sur ce type de support.
Cependant, l’épitaphe de Jeanne du Verdier ne débute pas par la formule très commune hic jacet ; la date de décès est tout d’abord mentionnée, suivie du verbe obiit et du nom et statut de la défunte.
Ce schéma est celui des inscriptions obituaires. Dans la date, on relève une alternance d’écriture, le millésime et les dizaines sont écrits en toutes lettres tandis que les chiffres ont été employés pour les centaines et les unités. Le prénom de la défunte est donné en latin et son nom en langue vernaculaire.
Jeanne du Verdier était une laïque. Sa famille était bienfaitrice de l’abbaye bénédictine de Massay.
Le substantif domicella (ou sa forme vernaculaire demoiselle, damoiselle, damoizelle) apparaît à partir des années 1280 dans les inscriptions et presque uniquement dans la France du Nord jusqu’au début du XIVe siècle[1].
[1] On trouve un exemple dans l’inscription funéraire de Béatrice du Châtelard en 1286, dans l’église Notre-Dame de Montbrison (CIFM,
15 Loire, p. 69-70, pl. XXXIV, fig. 79).