Cette inscription funéraire est composée de trois hexamètres plus ou moins réguliers, le mot amen ne rentrant pas dans la scansion. Les deux premiers vers sont collaterales avec une rime riche en -ide à la césure, et en -isto à la finale. Le troisième hexamètre est léonin riche, avec une rime en -etrum. Comme elle est métrique, la composition de cette épitaphe versifiée est originale et n’emploie pas les formules habituelles telles hic jacet et anima requiescat in pace. La date de décès n’est pas mentionnée et aucune demande de prière n’est faite pour le défunt. Le seul souhait exprimé au subjonctif est, dans le second hémistiche du deuxième vers, celui de vivre avec le Christ pauvre, répondant ainsi à l’idéal franciscain. Pierre de Coudray est d’ailleurs représenté sur sa plate-tombe les yeux clos, en habit de franciscain, avec la corde à trois nœuds et le capuchon sur la tête ; il a les mains jointes et ses pieds sont nus. Le troisième vers semble faire allusion aux qualités personnelles de Pierre du Coudray : il met en relief grâce à la rime les termes Petrum et metrum. Ce moine était peut-être un poète ou un auteur d’hymnes.
La place d’amen au milieu de l’épitaphe et le fait qu’il ne participe pas à la métrique peuvent étonner ; ils pourraient indiquer la fin de l’inscription, cependant le début du texte est clairement matérialisé par la présence de la fleur de lys au coin supérieur gauche. Les inscriptions sur plates-tombes débutent en effet habituellement au petit côté supérieur, soit dès l’angle, soit au milieu du côté ; une croix en marque plus généralement le départ.
Peu de renseignements sont parvenus sur ce franciscain. On sait simplement qu’il fut associé au bailli du Berry en tant qu’arbitre en 1264 dans un litige où étaient intéressés les chanoines du château. Deshoulières fait remarquer qu’une sépulture aussi soignée est rarement réservée à un religieux des ordres mendiants, et on peut donc en conclure que Pierre du Coudray devait jouir d’une certaine notoriété. Son inscription funéraire a dû être réalisée à la fin du XIIIe siècle, voire au début du XIVe siècle.