Le texte est court mais assez recherché sans toutefois être métrique. La langue utilisée est un latin réformé. Les formules utilisées rappellent les vers de certaines épitaphes littéraires du temps : le Hic jacet humatus... fait écho au Hoc jacet humatus… de l’épitaphe d’Ardo, du IXe siècle[1] ou au Hic jacet… humatus… de celle de Tutinus, rédigée par Raban Maur vers le milieu du même siècle[2], même si, par ailleurs, on ne le trouve pas sous cette forme dans les inscriptions lapidaires françaises avant la fin du XIe siècle. Devota mente est mentionné dans divers carmina[3]. Quant à la prière d’intercession, elle rappelle une expression biblique (Ecclésiastique, 3, 15 : veniam da) et surtout la liturgie contemporaine ; on la trouve dans des inscriptions antérieures[4] ainsi que, sans décalque servile toutefois, dans celle d’Alcuin, mort à Tours en 804 : Dic Da veniam Christe tuo famulo[5].
La date de l’épitaphe est portée par le texte lui-même : l’an de l’incarnation 835, ce qui concorde parfaitement avec l’analyse paléographique (comparaison avec l’inscription d’Adalberge, sensiblement contemporaine). Dodenus est mort le 14 des calendes de janvier 835, soit le 19 décembre de l’année précédente : 834. Dodenus, sous-diacre de Marmoutiers n’est connu que par cette inscription ; ce nom, peu courant[6], ne se retrouve malheureusement pas dans le reste de la documentation tourangelle de l’époque.