Le vocabulaire utilisé (tellure, egregii, nobilis…) suggère une réelle recherche littéraire, voire un essai de versification. La formule initiale doit être Sub hac petra tandis que tellure doit entrer dans une formule poétique proche de tituli contemporains, par exemple l’épitaphe d’Hildricus par Micon de Saint Riquier (Conduntur cinere parvi tellure sub ista[1]) ou deux autres inscriptions faisant partie des Carmina Centulensia (Ipsius et corpus recubat tellure sub ista[2], ou Hac tellure sua Milo cum conjuge pausat[3]). On trouve Hic sub tellure dans l’inscription d’Heribertus conservée au Musée Saint-Remi de Reims (inédit, inv. provisoire R19). Pour le reste, egregii qualifie sans doute la fonction du défunt (praesulis egregii par exemple), à moins qu’il ne se rapporte aux mœurs du défunt (moribus egregiis, très fréquente dans la poésie funéraire carolingienne) et nobilis entre vraisemblablement dans une formule du type nobilis in genere sed nobilior meritis… Ces propositions, qui restent nécessairement très impressionnistes, permettent toutefois de reconnaître un texte carolingien recherché sinon original.
La ressemblance formelle et technique avec les épitaphes d’Adalberga et du diacre anonyme mort sous le règne de Louis le Pieux invite à placer cette inscription dans la 1ère moitié du IXe siècle. Un Sidrac est mentionné dans la liste des frères de Saint-Martin de Tours copiée vers 810 dans le liber vitae de l’abbaye de Saint-Gall[4] ; on pourrait avoir affaire au même personnage, sans assurance toutefois. Même si ce nom est relativement rare à l’époque carolingienne[5], d’autres mentions existent, par exemple dans l’obituaire de Saint-Germain-des-Prés, à la date du 3 mars (Sidrach sacerdotis[6]).