Description générale
Inscription funéraire à caractère tumulaire.
Dalle funéraire. Pierre. Anciennement fixée dans un cadre en bois, cette inscription a été restaurée récemment ; elle est aujourd’hui présentée dans une vitrine près du pilier situé au sud de l’entrée du chœur, dans l’ancienne église abbatiale Saint-Philibert. Elle a été découverte dans la crypte à la fin du XIX
e siècle, dans des travaux qui ne furent accompagnés d’aucune observation archéologique. Cette épitaphe est inscrite sur une pierre mesurant 40 x 28 cm. Le texte prend place dans les quatre angles laissés libres par la sculpture d’une croix centrale à branches égales allant jusqu’au bord. L’inscription est pratiquement complète ; la pierre est fendue dans l’angle supérieur droit et il manque quelques centimètres à gauche. La partie basse, plus grossièrement taillée, laisse supposer qu’il s’agissait d’une stèle, même si l’aménagement actuel interdit de vérifier cette hypothèse.
Datation : seconde moitié du IX
e ou X
e siècle [datation paléographique].
Bibliographie
Lecture d’après l’original (vérifié en 2015).
Guilhermy, Inscriptions de la France, 1873-1877, p. 102 [texte] ; Maitre, « Rapport Déas », 1896, p. 535 [texte] et pl. 8 [dessin] ; Maitre, « Église carolingienne », 1898, p. 195-196 [texte] et pl. 8 [reproduction] ; Treffort, Mémoires carolingiennes, 2007, p. 135 [texte] et ill. 29 [photo] ; CIFM,
23, n°104, p. 107-108 [texte, traduction, photo, commentaire] ; Treffort, « L’abbatiale carolingienne », 2015, p. 152-153 [photo, texte, commentaire].
Description paléographique
La pierre semble avoir été parfaitement préparée pour recevoir le texte : de part et d’autre des branches de la croix, une double réglure – encore perceptible par endroits – a présidé à la mise en page du texte qui respecte les césures logiques du texte :
en haut à gauche, on trouve la formule introductive, en haut à droite, le nom du défunt, en bas à gauche, sa fonction dans le monastère, en bas à droite enfin, la date de sa mort.
Le texte ne se lit donc pas par ligne mais par section. L’écriture est composée de capitales romaines assez amples, mises à part quelques exceptions, comme le
G carré ; un
O (sur 5) est en losange. On peut remarquer aussi les
M aux hastes latérales très écartées.
Les lettres, assez régulières, mesurent environ 2,5 cm de haut. Sous l’angle inférieur gauche, après
monachus, la suite,
et sacerdos, a été gravée de manière plus légère ;
bien que le champ épigraphique ait été préparé dès le départ pour recevoir cette formule, on peut se demander si elle a été gravée en même temps.
Les mots ne sont pas séparés par des espaces, mais une ponctuation par trois points superposés est visible dans l’expression de la date,
seule également à utiliser des abréviations marquées par des tildes droits (dans
idus,
junii et
Domino).
Aucune lettre n’est décorée, mais l’usage de nombreux enclavements (
V dans
Q,
I dans
C,
O sur
L,
I sur
R,
I sur
M,
H dans
C),
entrelacements (
H et
I,
N et
I,
M et
O,
N et
I) et conjonctions (
MV et
AN) montre une réelle recherche graphique.