Bien que non métrique, le texte utilise des formules à la tonalité littéraire : l’opposition entre la haute lignée (avec opimus pour optimis sans doute) et l’humilité sacerdotale, une autre moins évidente à comprendre du fait de l’altération du texte, opposant quivit et piguit. La recherche littéraire est d’autant plus évidente que le rédacteur, tout en privilégiant le lieu commun, n’a pas choisi des formules stéréotypées connues par ailleurs. Peut-être Fulcuinus lui-même, vraisemblablement lettré du fait de sa fonction sacerdotale sinon de son extraction aristocratique, a-t-il commandé cette épitaphe dont l’originalité se marque d’un point de vue formel. Dans la deuxième partie de l’inscription, l’appel au lecteur et la demande de prière sont eux aussi très fréquents à l’époque carolingienne. Toutefois, dans cette inscription l’appel à se souvenir de la mort est à nouveau original et la formule de prière, vivat Christo perenni in gloria n’est pas utilisée sur d’autres épitaphes de la région, tout comme l’expression decessit a saeculo, évoquant la mort de Fulcuinus dont par ailleurs on ne sait rien. Ironie du sort, le début de son épitaphe, dont les lettres ped[-]s suggèrent une expression mentionnant les pieds des passants (pedes), a disparu, usé par la fréquence du passage sur la dalle…
Appartenant éventuellement au Xe siècle par la présence des lettres carrées, cette inscription pourrait remonter au IXe siècle, date à laquelle les tituli des manuscrits peuvent présenter ce type d’écriture.