​ Angers, Saint-Martin (auj. : Service départemental de l’archéologie) ​- ​Fragment d’inscription tumulaire  ​  ​


Angers, Saint-Martin (auj. : Service départemental de l’archéologie) ​- ​Fragment d’inscription tumulaire

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. Hors-série I, nº29 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire à caractère tumulaire. 
Dalle funéraire. ​ Pierre.  Cette inscription a été découverte en 1952 au chevet de la collégiale Saint-Martin à Angers ; elle est aujourd’hui conservée au Service départemental de l’archéologie du Maine-et-Loire (numéro d’inventaire : SM L.010). Il s’agit d’une grande plaque d’ardoise arrondie à son extrémité. La dalle est entière, mais seule la partie droite laisse encore voir un texte inscrit. Les dimensions totales de la dalle sont les suivantes : longueur = 212 cm ; hauteur à gauche = 75, 5 cm ; hauteur à droite = 31, 5 cm ; épaisseur = 14 cm. Le champ épigraphique conservé est large de 51 cm. Il était primitivement inscrit dans un cadre ; les réglures ne sont plus visibles, mais la régularité de l’écriture suggère qu’elles étaient doubles. Inscription partielle ; état de conservation : moyen.
Datation : seconde moitié du Xe siècle [datation paléographique].

Bibliographie

Texte établi d’après l’original vu en place en janvier 2008.
Courant, « L’église Saint-Martin d’Angers », 1955, p. 43, note 11 [texte] ; Treffort, Mémoires carolingiennes, 2007, p. 316 [mention, bibliographie] ; Treffort, « Un témoin de la vie politique », 2010, n°13 [texte] ; CIFM, 24, 2010, n°83, p. 103-104 [notice abrégée].

Description paléographique

Toutes les lettres sont des capitales romaines, mis à part un E oncial à la ligne 3 (hauteur moyenne des lettres = 6 cm). Le module des lettres est très régulier ; les mots ne sont pas séparés, mais on remarquera l’utilisation d’une ponctuation pour distinguer les termes de la date. Aucun enclavement n’est visible mais on peut noter deux conjonctions (A et E à la ligne 3, N et E à la ligne 5) ; une seule abréviation peut être repérée, celle de Domini.





Édition imitative


1 ​SVB ​HVIVS ​LA[---] ​ ​
2 ​TVS ​ ​EST ​AND[---] ​
3 ​ ​ECLESIAE ​[---] ​ ​ ​ ​
4 ​· ​ ​V ​· ​VI ​· ​ ​IDV[---] ​ ​ ​ ​
5 ​ONE ​DN̅I ​[---] ​ ​ ​ ​
6 ​ ​PACE ​

1 ​SVB ​HVIVS ​LA[---] ​ ​
2 ​TVS ​ ​EST ​AND[---] ​
3 ​ ​CLESIAE ​[---] ​ ​ ​ ​
4 ​· ​ ​V ​· ​VI ​· ​ ​IDV[---] ​ ​ ​ ​
5 ​ONE ​DN̅I ​[---] ​ ​ ​ ​
6 ​ ​PAE ​

1 ​SVB ​HVIVS ​LA[---] ​ ​
2 ​TVS ​ ​EST ​AND[---] ​
3 ​ ​CLESIAE ​[---] ​ ​ ​ ​
4 ​· ​ ​V ​· ​VI ​· ​ ​IDV[---] ​ ​ ​ ​
5 ​ONE ​DN̅I ​[---] ​ ​ ​ ​
6 ​ ​PAE ​

Légende

Violet : caractères allographes.



1 ​SVB ​HVIVS ​LA[---] ​ ​
2 ​TVS ​ ​EST ​AND[---] ​
3 ​ ​CLESIAE ​[---] ​ ​ ​ ​
4 ​· ​ ​V ​· ​VI ​· ​ ​IDV[---] ​ ​ ​ ​
5 ​ONE ​DN̅I ​[---] ​ ​ ​ ​
6 ​ ​PAE ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



1 ​SVB ​HVIVS ​LA[---] ​ ​
2 ​TVS ​ ​EST ​AND[---] ​
3 ​ ​CLESIAE ​[---] ​ ​ ​ ​
4 ​· ​ ​V ​· ​VI ​· ​ ​IDV[---] ​ ​ ​ ​
5 ​ONE ​DN̅I ​[---] ​ ​ ​ ​
6 ​ ​PAE ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



1 ​SVBHVIVSLA[---]
2 ​TVSESTAND[---]
3 ​CLESIAE[---]
4 ​·V·VI·IDV[---]
5 ​ONEDN̅I[---]
6 ​PAE

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Sub hujus la[pide sepul]tus est And[egavensis] eclesiae [--- qui obiit] v VI idu[s anno incarnati]one D(omi)n(i) [--- requiescat in] pace.

Traduction

Sous cette pierre est enseveli… de l’église d’Angers… qui est mort… 6 des ides… l’an de l’incarnation du Seigneur…qu’il repose en paix.

Commentaire

Le texte est trop réduit pour en tirer des remarques linguistiques précises ; notons toutefois que le mot ecclesia à la ligne 3 est écrit avec un seul C ; en outre, le cas d’incarnatione aux lignes 4-5 est incorrect. Fragmentaire, le texte ne permet d’identifier précisément le formulaire qui semble toutefois courant à Angers à cette époque. La raison de la présence du V avant VI idus reste pour l’instant incomprise.

Cette inscription est beaucoup plus monumentale que les autres dalles provenant de Saint-Martin d’Angers, autant par sa taille que par celle de ses lettres ; découverte au chevet de l’église, elle est vraisemblablement celle d’un personnage important. Les trois lettres And se rapportant à son identité, à la ligne 2, pourraient correspondre non pas à son nom, mais à Andegavensis, comme le laisserait également penser le génitif d’ecclesia à la ligne 3. L’inscription pourrait alors se rapporter à un dignitaire de l’Église d’Angers, enseveli extramuros.