Lecture de V. Godard-Faultrier :
SUB HVNC TITVLUM REQUI
CVI FVIT ALMA FIDES V
TA AVDOENI QV
CARVIT PRESENTEM VITAM
TE DNO MUTAVIT IN ME
Sur ce texte très mutilé, il est difficile de faire des remarques linguistiques développées en dehors du fait qu’il paraît écrit en un latin carolingien réformé. On peut restituer presque entièrement la première partie de l’inscription par comparaison avec l’épitaphe découverte à Ligugé, où on trouve une formule proche (cui fuit alma fides vita beata satis[1]) ou avec celle de Giswalus à Bazouges (cujus fides vera et vita fuit beata[2]). La formule caruit presentem vitam se retrouve sur l’inscription d’Ato en 835[3]. La dernière phrase (mutavit in melius) est directement inspirée de la liturgie funéraire[4].
L’utilisation massive de belles capitales romaines malgré quelques onciales ou lettres carrées évoque l’époque carolingienne, contrairement à ce que pensait V. Godard-Faultrier, selon lequel « cette épitaphe, par la forme de ses lettres, peut bien remonter au VIe ou VIIe siècle ». On ne saurait donc désormais retenir la proposition qu’il faisait, avec prudence toutefois, de voir dans le défunt l’évêque d’Angers du même nom mort au VIe siècle. Les marques visibles de sa réutilisation minorent le regret de méconnaître l’origine exacte de cette inscription ; son intérêt principal pourrait résider dans l’important intervalle ménagé, dès l’origine, entre le l. 3 et la l. 4, suggérant une production en série qui permettait ensuite d’inscrire n’importe quel nom dans l’espace resté libre. L’usure totale de l’inscription à cet endroit ne permet d’ailleurs pas d’être totalement assuré de la lecture du nom Audoenus rapporté par le découvreur. Le piètre état de conservation de la pierre et la perte du moulage réalisé par V. Godard-Faultrier interdisent de s’avancer plus avant dans l’interprétation.