Inscription funéraire à caractère tumulaire. Dalle funéraire. Pierre, ardoise. Inscription aujourd’hui perdue ; elle fut découverte le 30 janvier 1868 à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Pierre. Dessinée au moment de sa découverte et déposée au Musée Toussaint, elle semble avoir aujourd’hui disparu. D’après V. Godard-Faultrier, l’inscription était tracée sur ardoise ; on voit sur son dessin 5 lignes de texte. L’inscription semble pratiquement complète. Inscription partielle ; état de conservation au moment de la découverte inconnu. Datation : 1ère moitié du Xe siècle [datation par le formulaire employé et d’après les indications paléographiques fournies par V. Godard-Faultrier].
Bibliographie
Texte établi à partir du dessin de V. Godard-Faultrier. Angers, AD 49, Arch. Godard-Faultrier (« Études sur quelques pierres ») [dessin] ; Soland, « Tablettes contemporaines », 1868, p. 281 [mention] ; Godard-Faultrier, Ville d’Angers, 1884, n°5, p. 13 [texte] ; Treffort, Mémoires carolingiennes, 2007, p. 318 [mention].
Description paléographique
D’après les descriptions de V. Godard-Faultrier, les lettres sont des « majuscules romaines » hautes de 3 cm. Tous les C et le G sont carrés. Les Q sont minuscules. Une seule abréviation pour kalendas, signalée par un L barré d’un grand trait, assez proche de ce que l’on trouve dans l’épitaphe d’Autbertus[1]. Pas de ponctuation apparente sur le dessin.
Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription. Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.
Édition normalisée
Hic requiescit corp[us bone] memorie nomine [---] laici qui obiit XIV k(a)l(en)d(as) mai(i). Omnes qui legitis o[rate p(ro)] illo at Dominum : requiescat[ in pace]
.
Traduction
Ici repose le corps du nommé…, laïc de bonne mémoire, qui est mort le 14 des calendes d’avril [19 mars]. Vous tous qui lisez, priez pour lui le Seigneur : qu’il repose en paix.
Commentaire
V. Godard-Faultrier propose de restituer l’expression corpus viri bone memorie ; il semble que l’on disposait d’une place insuffisante pour un texte aussi long, mais on ne peut le confirmer[2].
On notera la graphie particulière de la préposition ad, écrite at, à la dernière ligne.
Le formulaire de cette inscription est très proche de ce que l’on trouve sur les autres épitaphes carolingiennes d’Angers, hic requiescit corpus[3], bone memorie[4], omnes qui legitis orate pro illo[5], requiescat in pace[6].
Son texte se rapproche tout particulièrement des inscriptions d’Oulricus[7], mort en 910, et de celle, datée de 925, réutilisé par Durant[8], qui présentent les mêmes caractéristiques paléographiques : capitales romaines majoritaires, Q minuscules, C et G carrés.
On peut donc proposer d’attribuer la réalisation de cette inscription au Xe siècle, et l’absence de lettres onciales invite à privilégier plutôt la première moitié. La perte du nom du défunt interdit tout commentaire historique complémentaire.
[1] Voir dans ce volume la notice n° 24. [2] Angers, AD 49, Arch. Godard-Faultrier (« Études sur quelques pierres »). [3] Voir dans ce volume les notices n° 26, 28, 36. [4] Voir dans ce volume les notices n° 23, 35, 36. [5] Voir dans ce volume les notices n° 21, 23, 28. [6] Voir notice n° 23. [7] Voir notice n° 36. [8] Voir notice n° 26.