Mis à part le redoublement fautif du I dans requiiescit, l’inscription présente une forme de latin carolingien réformé ; deux diphtongues en ae ont été contractées en e mais celle de memoriae a été maintenue. Le formulaire utilisé est très simple et ne permet pas de développer une réflexion en ce domaine. On remarquera la construction de la formule obituaire sic obiit in Domino à partir de deux expressions courantes les épitaphes contemporaines : sic obiit et obiit in Domino.
Le nom de Flaviana n’a pas été repéré pour l’instant dans la documentation du haut Moyen Âge[1] ; même s’il peut se présenter comme le féminin de Flavianus, quant à lui attesté bien que rare ; il est plus vraisemblable d’avoir ici un génitif en –ane de la 6e déclinaison[2] du nom Flavia, d’origine latine et présent dans la documentation des IXe-Xe siècles.
La régularité de l’écriture, l’usage massif de capitales romaines et la qualité de la langue conduisent à considérer l’épitaphe de Flavia comme un produit de la réforme carolingienne. La présence d’un E oncial et d’un O en losange suggère la seconde moitié du IXe siècle pour la date de sa réalisation, sans que la première moitié du même siècle soit exclue. En tous cas, elle ne présente aucun caractère paléographique permettant de l’attribuer à l’époque mérovingienne comme cela avait été fait dans la bibliographie antérieure. En l’absence d’informations plus précises concernant les circonstances de la découverte de la pierre, les commentaires historiques sont nécessairement réduits. Notons toutefois que la localité de Belle-Beille se trouve à proximité non seulement d’une importante route romaine, mais également de l’abbaye Saint-Nicolas, propriétaire de la ferme de la Lande jusqu’à la Révolution.