​ Poitiers, Musée Sainte-Croix (provenance inconnue) ​- ​. Inscription funéraire pour Agluidus.  ​  ​


Poitiers, Musée Sainte-Croix (provenance inconnue) ​- ​. Inscription funéraire pour Agluidus.

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. Hors-série I, nº72 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire à caractère obituaire. 
Dalle funéraire. ​ Pierre.  Provenance Inconnue ​ Inscription tracée sur un fragment lapidaire de 25 x 19 cm exposé dans la salle médiévale du Musée Sainte-Croix de Poitiers sous le numéro d’inventaire L. 404 (2004). On en ignore la provenance. Trois lignes subsistent sur le fragment ; réglures simples (hauteur entre les lignes = entre 5 et 6 cm), sans cadre apparent. D’après le contenu du texte, il doit s’agir de l’angle supérieur gauche de la pierre originale. Inscription partielle ; état de conservation : moyen. Nº d'inventaire : L.404. ​
Datation : vers 869 [datation interne partielle et paléographique]

Bibliographie

Lecture d’après l’original vu au Musée Sainte-Croix en 2004.
CIFM, I, n°103, p. 128-129 [texte], fig.81 [photo] ; Treffort, Mémoires carolingiennes, 2007, p. 332 [mention].

Description paléographique

Écriture irrégulière de module étroit, majoritairement composée de capitales. Malgré l'irrégularité des signes, on remarque une certaine recherche d'élégance dans le O (complété à l'intérieur de la boucle par une ligne ondulante), dans le A (dont la traverse brisée se termine par une volute à gauche et par une nouvelle ligne ondulante au centre), dans le G. Les traverses des N s'accrochent en retrait des hastes (ligne 1) ; les boucles du B et du R ne s'accrochent pas à la barre verticale. La variation du module d'écriture a permis l'enclavement ou la souscription de certaines lettres en particulier à la ligne 2. Hauteur moyenne des lettres = 5 cm. Plusieurs lettres ont reçu des compléments ornementaux (lettres fleuries) : O de anno, A et L de Agluidus. Pas de ponctuation dans ce qu’il reste de texte. La contraction de kalendas et la suspension de februarii ne sont pas signalées sur la pierre.





Édition imitative


1 ​IN ​ANNO ​XXVIIII ​[---
2 ​XV ​ ​KL ​ ​FEBR  ​AGLVIDI ​[---
3 ​ ​VITE ​[---

1 ​IN ​ANNO ​XXVIIII ​[---
2 ​XV ​ ​KL ​ ​FEBR  ​AGLVIDI ​[---
3 ​ ​VITE ​[---

1 ​IN ​ANNO ​XXVIIII ​[---
2 ​XV ​ ​KL ​ ​FEBR  ​AGLVIDI ​[---
3 ​ ​VITE ​[---

Légende

Violet : caractères allographes.



1 ​IN ​ANNO ​XXVIIII ​[---
2 ​XV ​ ​KL ​ ​FEBR  ​AGLVIDI ​[---
3 ​ ​VITE ​[---

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



1 ​IN ​ANNO ​XXVIIII ​[---
2 ​XV ​ ​KL ​ ​FEBR  ​AGLVIDI ​[---
3 ​ ​VITE ​[---

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



1 ​INANNOXXVIIII[---
2 ​XVKLFEBR AGLVIDI[---
3 ​VITE[---

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

In anno XXVIIII[ regnante Karolo rege ---] XV k(a)l(endas) febr(uarii) Agluidi [---] vite [---]

Traduction

En la vingt-neuvième année du règne du roi Charles…le 15 des calendes de février [18 janvier]…d’Agluidus…

Commentaire

L’écriture employée dans cette inscription invite à la placer à l’époque carolingienne. La première indication chronologique à la ligne 1 permet de désigner les règnes de Charlemagne et de Charles le Chauve, seuls souverains ayant régné 29 ans. Les caractéristiques paléographiques du texte permettent d’attribuer l’inscription au règne de Charles le Chauve ; c’est pourquoi l’édition restitue l’indication regnante Karolo rege que l’on trouve dans les épitaphes de Madalfredus ou d’Amelius également conservées au Musée Sainte-Croix de Poitiers[1]. L’an 29 du règne de Charles le Chauve placerait l’inscription vers 869.

L’inscription est brisée après la lettre D du nom du défunt ; elle contient un I inscrit dans la boucle. On peut penser que la forme Agluidi est intacte, et qu’il s’agit en fait d’un génitif employé dans une formule avec membra ou corpus ; le nom du défunt serait alors Agluidus, sans totalement pouvoir exclure, comme l’ont fait les éditeurs du CIFM, que la marque –us du nominatif était inscrite à la suite du D, soit un défunt du nom d’Agluidus.




[1] Voir dans ce volume les notices 80 et 81.