​ Poitiers, Saint-Hilaire-le-Grand ​- ​Poème funéraire pour Gunduinus composé par Alcuin.  ​  ​


Poitiers, Saint-Hilaire-le-Grand ​- ​Poème funéraire pour Gunduinus composé par Alcuin.

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. Hors-série I, nº77 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire à caractère tumulaire. 
Support inconnu ​ Composition littéraire à caractère épigraphique ; on n’en connaît pas de traces matérielles ; on peut même douter de sa réalisation effective sous forme épigraphique. Datation : proposée pour la rédaction : fin VIIIe ou début IXe siècle (avant 804) [datation par identification de l’auteur].

Bibliographie

Jullien, Perelman, Calvis Alcuin, 1557ALC 46.[4].99.22 ; Schaller, Könsgen, Initia carminum, 1977, n°5856.Largeault, « Inscription Métriques », 1884, p. 58 [texte] ; CIFM, I-1, n°46, p. 49 [texte d’après Dümmler ; trad. française].

Édition

Haec diruta quidem renovavit templa sacerdos
Gunduinus magno ductus amore Dei,
Iustitiae cultor, vitae melioris amator,
providus ingenio, cautus in eloquio.
Reddat in aeternum mitis cui praemia Christus :
illius hic corpus pausat in hoc tumulo.

Traduction

Le prêtre Gunduinus rénova ces temples ruinés, Conduit par son grand amour pour Dieu, Pratiquant la justice, soucieux d’une vie meilleure, Sagement prévoyant, d’un langage avisé. Que le Christ plein de douceur lui accorde les récompenses éternelles. Son corps repose ici en ce tombeau[1].

Commentaire

Cette inscription ne peut manquer de faire écho au texte funéraire composé par Alcuin pour l'évêque Jean et l'abbé Aper dans lequel il se plaît également à souligner les travaux de réaménagement de l'espace funéraire commandé par l'abbé Aton. La description est cependant ici moins précise et on ignore ce que le poète entend par diruta templa. L'inscription laisse alors davantage de place à la description des qualités du défunt et aux actions qu'il a pu entreprendre durant l'exercice de sa charge. Alcuin dresse un portrait tout à fait conventionnel de Gunduinus puisant pour cela dans un vocabulaire très courant sous sa plume : ductus amore Dei, justitiae cultor, cautus in eloquio se retrouvent ainsi à plusieurs reprises dans son œuvre poétique.




[1] Trad. CIFM, I-1, p. 49.