Description générale
Inscription funéraire à caractère
tumulaire.
Dalle funéraire. Pierre. Inscription tracée sur une pierre autrefois ensevelie dans la
crypte de l’église Sainte-Radegonde de Poitiers, près du tombeau de
la sainte. Elle fut recueillie par l’abbé Auber lors des restaurations de
1860 et donnée au Musée de l’Échevinage en 1897. Elle est exposée dans
la salle lapidaire du Musée Sainte-Croix de Poitiers sous le numéro
d’inventaire A. 897 20 (2004). La pierre, aujourd’hui brisée en deux
morceaux, mesurait à l’origine 35, 5 x 15, 7 cm. Il manque une partie du
bloc au centre, dans la partie inférieure de l’inscription. Le champ
épigraphique occupe pratiquement l’ensemble de la surface de la pierre ;
le texte a été réglé par un simple trait sur toute la hauteur et deux
lignes verticales délimitent le champ épigraphique à droite et à gauche
du bloc de pierre. Hauteur de l’interligne = entre 2 et 2, 5 cm.
Inscription mutilée ; état de conservation : médiocre. Nº d'inventaire : A. 897 20.
Datation : fin du VIII
e [datation interne partielle et
datation paléographique].
Bibliographie
Lecture établie l’original vu en place en 2009.
Touzé de Longuemar, « Épigraphie du
Haut-Poitou », 1863, p. 174 [dessin, transcription] ; CIFM,
I, n°91, p. 115-116 [texte,
traduction, photo, commentaire, bibliographie
ancienne] ; Treffort, Mémoires
carolingiennes, 2007, p. 128 [photo et traduction], p. 146
[dessin], p. 334 [mention,
bibliographie] ; Jarry, Corpus des inscriptions, 2009, p. 151 [texte fautif].
Description paléographique
L'étude paléographique de cette pierre révèle un certain
nombre de formes courantes dans les inscriptions mérovingiennes ; on
pense en particlier au
G dont la partie inférieure revient
sur la gauche, et au
E dont les barres horizontales s'ancrent
en retrait du sommet des hastes (c'est également le cas pour les
traverses du
N ou du
F) ; la boucle supérieure du
R ne revient pas jusqu'à la haste ; les
O sont en
losange. On notera également la forme particulière du
Q à la
ligne 5 et le
M aux jambages très écartés. Le module est dans
tous les cas très irrégulier. Hauteur moyenne des lettres = 2 cm.
L’état de dégradation de la pierre et la qualité assez médiocre de
la réalisation rendent l’établissement du texte assez complexe. On
peut assurer certaines abréviations, classiques pour
kalendas,
junias ou
Deo. La forme employée pour
defuncta ou
Francorum est en
revanche peu évidente. Il faut enfin sans doute envisager une
contraction du mot
anima comme nous l’avons fait en
fonction de la place disponible pour la gravure du souhait pieux. La
plupart des abréviations sont signalées grâce à un tilde droit. On
peut par ailleurs assurer quelques conjonctions (
M et
V et
A et
V dans
Mumlenau,
D et
V dans
devota,
C et
T dans
requiescit,
R et
E
dans
requiescat) et enclavements (
E dans le
D de
devota,
E dans le D de
defuncta,
I dans le
C de
requiescit). L’emploi de trois points verticaux
séparant mots ou parties de mots peut difficilement être assimilé à
une forme de ponctuation, mais doit davantage être considéré comme
une forme d’ornementation.