Le texte présente une grande correction de la langue, avec un maintien des diphtongues dans la plupart des cas ; on ne repère qu’une seule variation avec domnus remplaçant le classique dominus. Seule la graphie aninos à la dernière ligne pose problème mais, en raison de la disparition de la pierre, on ignore si cette erreur est imputable au lapicide ou à la copie de Dom Fonteneau[1].
L’inscription se compose de trois parties clairement séparées par les petites croix. Le début du texte présente après la formule tumulaire l’œuvre de l’abbé défunt dans le domaine temporel de la gestion des monastères (constructions, administration, encadrement des moines). La deuxième partie dévoile son rôle dans la mise en œuvre de la règle bénédictine. La fin du texte a enfin un contenu obituaire et donne plusieurs indications chronologiques : date du décès, âge du défunt et durée de l’abbatiat. L’ensemble du texte se compose de formules fréquentes pour ce type d’épitaphes en prose. Parmi les expressions les plus courantes on trouve : in hoc tumulo requiescit, migravit a seculo, rexit hunc locum, construxit a fundamentis, amplivicavit, circiter, etc.
Dodon ou Odon est abbé de Saint-Savin-sur-Gartempe entre 821 et 853. Comme le signale très justement l'épitaphe rapportée par Dom Fonteneau, on lui attribue de nombreuses fondations dans l'Ouest de la France. La date de son décès peut correspondre à l'écriture et à la formulation de son épitaphe.