​ Poitiers, Notre-Dame-la-Grande  ​- ​L'Agneau de Dieu et le tétramorphe  ​  ​


Poitiers, Notre-Dame-la-Grande  ​- ​L'Agneau de Dieu et le tétramorphe

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. Hors-Série II, nº89 ​  ​


Description générale

Identification de l'Agneau et des évangélistes. 
Voûte de la crypte. ​ Peintures murales.  L'état de conservation est relativement bon pour les inscriptions.  ​
Datation : Les peintures de la crypte sont datées par les historiens de l'art de la fin du XIe siècle. Cette datation correspond à ce que permet d'observer la forme des lettres (absence d'onciales, tilde à renflement) qui ne permettrait pas de distinguer entre la fin du XIe et et le début du XIIe siècle.

Bibliographie

Lecture d'après l'original.
Crozet, « La crypte de Notre-Dame-la-Grande », 1940, p. 435 (texte) ; CIFM, 1, 1974, p. 17-18 n° 18, fig. 20-22 ; Hulnet-Dupuy, « Les peintures murales », 2002, p. 219-220, fig. 278-280.
Correspondances avec la Base Romane :Voûte de la crypte, n°3422 ; Voûte de la crypte, partie centrale, n°3423 ; Voûte de la crypte, n°3422.

Description paléographique

L'inscription Agnus Dei est de part et d'autre du médaillon de l'Agneau. Les noms des évangélistes Jean et Matthieu sont à côté ou au-dessus des médaillons de leurs symboles. Abréviation du nom de Jean par un tilde à renflement ; la barre du H est aussi à renflement. Conjonction du I et du E de Mateus, qui est terminé par l'abréviation -us alors que la lettre u a été tracée. Pas d'onciale. Le tilde a renflement apparaît à Barcelone en 913, à Rodez fin Xe siècle. Rare au Xe ou au début du XIe siècle, il devient fréquent à partir de 1060 d'après Robert de Lasteyrie ; Paul Deschamps souligne sa très grande fréquence à la fin du XIe et au XIIe siècle[1].





Édition imitative


Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AG/NVS ​
2 ​DE/I ​

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV ​

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS ​

Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AG/NVS ​
2 ​DE/I ​

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV ​

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS ​

Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AG/NVS ​
2 ​DE/I ​

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV ​

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS ​

Légende

Violet : caractères allographes.



Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AG/NVS ​
2 ​DE/I ​

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV ​

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AG/NVS ​
2 ​DE/I ​

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV ​

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



Autour du médaillon de l'Agneau :
1 ​AGFigureNVS
2 ​DEFigureI

Au-dessus du médaillon de l'homme :
1 ​MATEV

À droite du médaillon de l'aigle :
1 ​IOHS

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Agnus Dei. Mateu(s). Joh(anne)s.

Traduction

Agneau de Dieu. Matthieu. Jean.

Commentaire

Jean-Baptiste a présenté Jésus à ses disciples comme l'« Agneau de Dieu » (Jean 1, 29 et 36). Ici l'Agneau de Dieu est aussi l'Agneau de l'Apocalypse (chapitre 5) qui se tient debout entre les quatre Vivants, et qui seul peut ouvrir le livre, car il a « racheté par son sang les hommes de toute tribu, langue, peuple et nation » (5,9). Les quatre Vivants sont « comme un lion, comme un jeune taureau, comme un visage d'homme, comme un aigle en plein vol » (Apocalypse 4, 7).




[1] Deschamps P., « Étude sur la paléographie », 1929, p. 81.