​ Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Inscription funéraire pour Simon de Sully  ​  ​


Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Inscription funéraire pour Simon de Sully

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº6 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire pour un archevêque de Bourges. 
Lame de cuivre.  Inscription disparue. Localisation d’après la bibliographie : intérieur de l’église, chœur. ​
Datation : 1232 [datation par identification du personnage] ou XIIIe siècle.

Bibliographie

Texte d’après la Gallia christiana.
GC, 1656, t. I, col. 176 (version 1720, t. II, col. 67) [texte] ; Patriarchium Bituricense, 1657, p. 109-110 [texte] ; Thaumas de la Thaumassière, Histoire de Berry, 1689, livre IV, chap. 80, p. 313 [texte] ; Boyer-Gardner, « Souvenir et sépultures des archevêques de Bourges », 2018 [texte et ensemble de la tradition textuelle].

Description paléographique

Disposition inconnue.


Édition imitative


1 ​EXVPERANS ​HAERESES ​SIMON ​ENS ​IN ​PRAESVLE ​PRAESES ​[1]
2 ​ORATOR ​CASTVS ​PATIENS ​SINE ​CRIMINE ​FASTVS ​
3 ​DEVOTVS ​CHRISTO ​TVMVLO ​REQVIESCIT ​IN ​ISTO ​
4 ​BIS ​SEXCENTENOS ​OCTO ​QVATER ​EGERAT ​ANNOS ​
5 ​CHRISTVS ​HOMO ​SEXTO ​SEXTILES ​EVOLAT ​IDVS ​

1 ​EXVPERANS ​HAERESES ​SIMON ​ENS ​IN ​PRAESVLE ​PRAESES ​[1]
2 ​ORATOR ​CASTVS ​PATIENS ​SINE ​CRIMINE ​FASTVS ​
3 ​DEVOTVS ​CHRISTO ​TVMVLO ​REQVIESCIT ​IN ​ISTO ​
4 ​BIS ​SEXCENTENOS ​OCTO ​QVATER ​EGERAT ​ANNOS ​
5 ​CHRISTVS ​HOMO ​SEXTO ​SEXTILES ​EVOLAT ​IDVS ​

1 ​EXVPERANS ​HAERESES ​SIMON ​ENS ​IN ​PRAESVLE ​PRAESES ​[1]
2 ​ORATOR ​CASTVS ​PATIENS ​SINE ​CRIMINE ​FASTVS ​
3 ​DEVOTVS ​CHRISTO ​TVMVLO ​REQVIESCIT ​IN ​ISTO ​
4 ​BIS ​SEXCENTENOS ​OCTO ​QVATER ​EGERAT ​ANNOS ​
5 ​CHRISTVS ​HOMO ​SEXTO ​SEXTILES ​EVOLAT ​IDVS ​

Légende

Violet : caractères allographes.



1 ​EXVPERANS ​HAERESES ​SIMON ​ENS ​IN ​PRAESVLE ​PRAESES ​[1]
2 ​ORATOR ​CASTVS ​PATIENS ​SINE ​CRIMINE ​FASTVS ​
3 ​DEVOTVS ​CHRISTO ​TVMVLO ​REQVIESCIT ​IN ​ISTO ​
4 ​BIS ​SEXCENTENOS ​OCTO ​QVATER ​EGERAT ​ANNOS ​
5 ​CHRISTVS ​HOMO ​SEXTO ​SEXTILES ​EVOLAT ​IDVS ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



1 ​EXVPERANS ​HAERESES ​SIMON ​ENS ​IN ​PRAESVLE ​PRAESES ​[1]
2 ​ORATOR ​CASTVS ​PATIENS ​SINE ​CRIMINE ​FASTVS ​
3 ​DEVOTVS ​CHRISTO ​TVMVLO ​REQVIESCIT ​IN ​ISTO ​
4 ​BIS ​SEXCENTENOS ​OCTO ​QVATER ​EGERAT ​ANNOS ​
5 ​CHRISTVS ​HOMO ​SEXTO ​SEXTILES ​EVOLAT ​IDVS ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



1 ​EXVPERANSHAERESESSIMONENSINPRAESVLEPRAESES[1]
2 ​ORATORCASTVSPATIENSSINECRIMINEFASTVS
3 ​DEVOTVSCHRISTOTVMVLOREQVIESCITINISTO
4 ​BISSEXCENTENOSOCTOQVATEREGERATANNOS
5 ​CHRISTVSHOMOSEXTOSEXTILESEVOLATIDVS

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Exuperans haereses Simon, ens in praesule praeses[1].
Orator, castus, patiens, sine crimine fastus,
devotus Christo, tumulo requiescit in isto,
bis sexcentenos octo quater egerat annos
Christus homo sexto sextiles evolat idus.


Traduction

Voici Simon, chef de l’épiscopat, vainqueur de l’hérésie. Priant, chaste, patient, fier sans excès, dévoué au Christ, il repose dans ce tombeau. Le Christ s’était fait homme depuis 1232 ans, lorsqu’il s’envola le 6 des ides d’août [8 août].

Commentaire

L’inscription est composée de cinq hexamètres, dont les trois premiers sont léonins avec une rime riche. L’énumération des qualités du défunt par une série d’adjectifs est très habituelle à cette époque et l’expression tumulo requiescit in isto occupant le second hémistiche du vers 3 est une formule courante. Les deux derniers vers donnent la date du décès grâce à un jeu de calcul pour respecter la métrique (deux fois six cent et huit fois quatre années). L’expression Christus homo egerat… est peu courante dans les inscriptions pour annoncer une date et est peut-être due à la métrique[2].

Simon de Sully (ou Simon Ier) fut archevêque de Bourges de 1218 à 1232. De nombreux membres de cette famille occupèrent le siège archiépiscopal de Bourges : avant Simon, son oncle Henri de Sully fut archevêque de 1183 à 1199, puis ses neveux Jean (1262-1271) et Guy (1276-1281).


Présentation du site

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges constitue l'une des réalisations architecturales majeures du XIIIe siècle. Commencée à la fin du XIIe siècle par Henri de Sully, elle fut consacrée le 5 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse. Les portails latéraux sont le témoignage de l'édifice immédiatement antérieur. Ses dimensions, ses formes, l'importance de sa vitrerie encore en place ont permis à l'édifice de bénéficier de nombreuses études auxquelles nous renvoyons le lecteur pour des informations plus détaillées[3]. Une soixantaine de textes épigraphiques connus ont été gravés ou peints à la cathédrale durant l’époque médiévale : inscriptions funéraires pour les archevêques de Bourges et un chanoine, textes en relation avec les personnages sculptés et surtout messages peints sur les vitraux.




[1] Chez Thaumas de La Thaumassière : in praesule praesul.
[2] Sur les différentes formulations de la date dans la documentation épigraphique, voir l’article de Robert Favreau, « La datation dans les inscriptions médiévales françaises » Bibliothèque de l’École des chartes, 1999, t. 157, p. 11-39.
[3] En attendant la publication des actes du colloque consacré la cathédrale de Bourges, on verra la monographie de Christe Y., Brugger L., Bourges : la cathédrale, Saint-léger-Vauban, 2000.