​ Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Commentaire de scène sur le portail Saint-Étienne  ​  ​


Bourges, cathédrale Saint-Étienne ​- ​Commentaire de scène sur le portail Saint-Étienne

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº10 ​  ​


Description générale

Commentaire de la scène de la lapidation d’Étienne. 
Pierre ou peinture.  Inscription disparue. Localisation d’après la bibliographie : façade occidentale, portail latéral sud dédié à saint Étienne, tympan, registre médian, au-dessus de l’ange qui tient la couronne. ​
Datation : XIIIe siècle [datation par le support].

Bibliographie

Texte d’après la lecture de Buhot de Kersers.
Buhot de Kersers, Statistique monumentale du Cher, t. II, 1977, p. 144 [texte].

Description paléographique

Disposition et paléographie inconnues.


Édition imitative


HAEC ​ME ​SAXA ​CORONANT ​

HAEC ​ME ​SAXA ​CORONANT ​

HAEC ​ME ​SAXA ​CORONANT ​

Légende

Violet : caractères allographes.



HAEC ​ME ​SAXA ​CORONANT ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



HAEC ​ME ​SAXA ​CORONANT ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



HAECMESAXACORONANT

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Haec me saxa coronant.

Traduction

Ces pierres me couronnent.

Commentaire

Le martyre d’Étienne, saint auquel est dédiée la cathédrale de Bourges, est représenté au registre médian du tympan. À droite de la scène, les bourreaux s’apprêtent à lancer les pierres, et à gauche, Saul garde les vêtements. Au milieu, Étienne se tient à genoux les mains levées tandis qu’un ange porte une couronne au-dessus de sa tête. La scène de la lapidation s’inspire des Actes des Apôtres (VII, 58-60), mais la phrase que prononce ici Étienne ne provient pas de l’épisode néotestamentaire. Il s’agit à la fois d’un commentaire de scène et des paroles mêmes du protomartyr, comme l’indique le pronom personnel me. Elles constituent un jeu de mots avec le nom Étienne, qui d’après son étymologie grecque, signifie couronne. Selon Buhot de Kersers, la phrase haec me saxa coronant se trouvait au-dessous, mais aucune indication précise (sur la localisation exacte, la mise en page, les aspects techniques et matériels) n’est fournie. Cet auteur est d’ailleurs le seul à rapporter ce texte. Aucune autre mention de cette inscription n’étant faite dans la bibliographie abondante sur la cathédrale de Bourges, on la considérera avec une certaine prudence.


Présentation du site

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges constitue l'une des réalisations architecturales majeures du XIIIe siècle. Commencée à la fin du XIIe siècle par Henri de Sully, elle fut consacrée le 5 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse. Les portails latéraux sont le témoignage de l'édifice immédiatement antérieur. Ses dimensions, ses formes, l'importance de sa vitrerie encore en place ont permis à l'édifice de bénéficier de nombreuses études auxquelles nous renvoyons le lecteur pour des informations plus détaillées[1]. Une soixantaine de textes épigraphiques connus ont été gravés ou peints à la cathédrale durant l’époque médiévale : inscriptions funéraires pour les archevêques de Bourges et un chanoine, textes en relation avec les personnages sculptés et surtout messages peints sur les vitraux.




[1] En attendant la publication des actes du colloque consacré la cathédrale de Bourges, on verra la monographie de Christe Y., Brugger L., Bourges : la cathédrale, Saint-léger-Vauban, 2000.