​ Bruère-Allichamps, abbaye de Noirlac ​- ​Inscription funéraire pour Théobald du Châtelet  ​  ​


Bruère-Allichamps, abbaye de Noirlac ​- ​Inscription funéraire pour Théobald du Châtelet

Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, vol. 26, nº130 ​  ​


Description générale

Inscription funéraire pour un laïc. 
Tombe avec effigie du défunt et écu au lion rampant, couronné, armé et lampassé. ​ Pierre.  Inscription disparue. Localisation : cloître. ​
Datation : XIIIe siècle [par identification du personnage].

Bibliographie

Texte d’après Deshoulières.
Deshoulières, « Monuments funéraires relevés en Berry par dom Claude Estiennot », 1921, p. 189 [texte].

Description paléographique

Disposition inconnue.


Édition imitative


HIC ​IACET ​THEOBALDVS ​DE ​CAST[---] ​QVI ​OBIYT ​[---] ANIMA ​EIVS ​REQVIEESCAT ​IN ​PACE ​

HIC ​IACET ​THEOBALDVS ​DE ​CAST[---] ​QVI ​OBIYT ​[---] ANIMA ​EIVS ​REQVIEESCAT ​IN ​PACE ​

HIC ​IACET ​THEOBALDVS ​DE ​CAST[---] ​QVI ​OBIYT ​[---] ANIMA ​EIVS ​REQVIEESCAT ​IN ​PACE ​

Légende

Violet : caractères allographes.



HIC ​IACET ​THEOBALDVS ​DE ​CAST[---] ​QVI ​OBIYT ​[---] ANIMA ​EIVS ​REQVIEESCAT ​IN ​PACE ​

Légende

Bleu : mot abrégé.
Violet : signe d'abréviation.



HIC ​IACET ​THEOBALDVS ​DE ​CAST[---] ​QVI ​OBIYT ​[---] ANIMA ​EIVS ​REQVIEESCAT ​IN ​PACE ​

Légende

Bleu : enclavement.
Orange : conjonction.
Violet : entrelacement.



HICIACETTHEOBALDVSDECAST[---]QVIOBIYT[---] ANIMAEIVSREQVIEESCATINPACE

Légende

Représentation des espaces entre les lettres tels qu'ils sont dans l'inscription.
Violet : signalement des figures qui s'interposent avec le texte.



Édition normalisée

Hic jacet Theobaldus de Cast[ellulo] qui obiyt [---]. Anima ejus requi{e}scat in pace.

Traduction

Ici gît Théobald du Châtelet qui mourut (…). Que son âme repose en paix.

Commentaire

Cette épitaphe est un peu plus développée que les précédentes puisqu’elle devait contenir la date de décès après le verbe obiit, ce qui est rare dans la série épigraphique de Noirlac. Elle est composée des trois formules habituelles des inscriptions funéraires : hic jacet, obiit, et anima requiescat in pace. Elles forment la structure textuelle la plus commune de ce type d’inscriptions ; la personnalisation est ensuite réalisée par le nom du défunt et sa date de décès.

Les graphies des verbes obiyt et requieescat sont bien celles de l’édition de Deshoulières d’après le manuscrit de dom Estiennot. Le texte original ayant disparu, il est impossible de savoir si l’orthographe de l’édition reprend celle de l’inscription, ou s’il s’agit d’intervention, volontaire ou non, soit d’Estiennot, soit de Deshoulières.

Selon Estiennot, il faut rétablir Castellulo et il s’agirait de la tombe de Théobald du Châtelet. Deshoulières reste plus prudent quant à cette identification. Il signale que les armes présentes sur cette tombe et la suivante, pour Jean de La Châtre, sont identiques. On pourrait donc tout aussi bien rétablir Castro et voir dans le défunt Théobald ou Thibaut de La Châtre.


115-132 : Ensemble des inscriptions funéraires de l'abbaye

L’abbaye de Noirlac est une des onze abbayes de Cisterciens implantées dans le Berry. En 1136, une première communauté de douze moines de Clairvaux vient s’installer au lieu-dit « la Maison-Dieu », mais ce n’est que grâce à la donation d’Ebbes de Charenton en 1150, que la construction de l’abbaye commence. Le premier abbé est Robert de Châtillon. L’abbaye prend le nom de Noirlac en 1290.


Dix-sept inscriptions funéraires sont connues pour l’abbaye. Seize d’entre elles ont disparu et sont transmises pour la plupart grâce au manuscrit de dom Estiennot, qui a visité les monastères du Berry dans les années 1673-1674. Elles concernent soit des abbés, soit le fondateur du monastère et sa famille proche, soit des membres de l’aristocratie laïque. Un seul fragment d’inscription est conservé ; il a été retrouvé lors de fouilles récentes.


Dom Estiennot a regroupé les inscriptions suivant leur localisation : salle capitulaire, cloître, intérieur de l’église. L’habitude du CIFM est de suivre l’ordre chronologique, le lecteur trouvera donc d’abord les textes concernant les abbés suivant leur numéro d’odre dans la série, puis les inscriptions pour des laïcs suivant leur date de décès. Ces inscriptions sont difficilement datables à partir du seul texte transmis. Toutes les inscriptions sont composées de manière identique : hic jacet (ou jacet), nom et statut du défunt ; puis, à partir du n°121, formule de prière. Deux hypothèses peuvent être formulées : soit elles ont été gravées à chaque décès, au cours des XIIe et XIIIe siècles ; soit il s’agit d’une réalisation en série, faite a posteriori, peut-être au XIVe siècle.