Identification de personnages. Peintures murales. Les peintures ont été découvertes en 1854 par l’abbé Lenoir, elles étaient recouvertes de couches de chaux et de peintures. Elles ont été restaurées entre 1854 et 1862. Localisation : intérieur, abside, cul-de-four. Datation : seconde moitié du XIIe siècle [par le style des peintures et l’analyse paléographique].
Bibliographie
Texte cité d’après l’original, vérifié en place le 18 mai 1991 et le 6 novembre 2012. Lenoir, « Les fresques qui existent encore dans le diocèse de Bourges », 1868, p. 42 [texte pour A ω].
Description paléographique
Disposition horizontale, sans aucun aménagement dans le champ iconographique, sur une, deux ou trois lignes. Écriture régulière, module étroit, ductus simple, tracé épais.
Mélange de capitales et d’onciale (H dans Matheus, cherubim et seraphim). Présence d’empattements.
Lettres blanches sur fond bleu pour A et ω, Marcus, Matheus, Lucas, sur fond rouge pour Johannes, cherubim et seraphim.
Absence d’abréviation et de ponctuation. Pas de décor. La restauration de la majeure partie des peintures fait qu’on ne peut exclure des retouches pour les identifications ; on restera donc prudent dans l’analyse paléographique de ces inscriptions.
La mention des lettres grecques alpha et oméga renvoie à l’Apocalypse (I, 8 ; XXI, 6 ; XXII, 13), mais dans l’usage épigraphique, elles sont aussi à considérer comme un attribut du
Christ en gloire[1].
Les deux hiérarchies d’anges sont rarement représentées aux côtés du Tétramorphe et, quand c’est le cas, rarement accompagnées d’inscriptions. On trouve ces mêmes mentions dans les peintures murales de l’église Saint-Pierre de Montgauch, dans l’Ariège,
au XIIe ou XIIIe siècle[2].
Selon Lenoir, de toutes les peintures découvertes en Berry, celle de Charly est une des plus considérables et des plus intéressantes, mais elle était lors de sa découverte en 1854 dans un état de dégradation très avancé. Raison pour laquelle il entreprit un vaste chantier de restauration, voire de rénovation, de l’église dans son ensemble. Les peintures ont ainsi presque totalement été refaites, ce qui empêche de pousser le commentaire plus avant.
[1] Voir Debiais V., « Au-delà de l’efficacité. Figurer les paroles de Dieu et du Christ dans les images monumentales romanes » La parole sacrée. Formes, fonctions, sens (XIe- XVe siècle), Cahiers de Fanjeaux,
47, 2013, p. 27-48 (particulièrement, p. 29-35). [2] Les peintures de Montgauch avaient été vues par l’équipe du Corpus lors de la publication consacrée à l’Ariège en 1979, mais une grande partie de la voûte du chœur était cachée par un échafaudage.
Les mots séraphin et chérubin, ainsi que le nom de Jean que l’on voit encore aujourd’hui ne sont donc pas mentionnés (CIFM,
8, n°8 Ariège, p. 19).