L’inscription, relativement simple, n’appelle pas de commentaire linguistique, sinon qu’on peut remarquer l’absence de diphtongue et le début du nom propre, Oulricus. Les formules utilisées dans la composition de cette épitaphe, sont assez courantes. Remarquons toutefois la place particulière de l’expression Omnes qui legitis que l’on n’attend pas forcément entre les deux éléments de datation complétant migravit a seculo, suggérant une composition par juxtaposition de formules habituelles, phénomène reconnu par exemple pour l’épitaphe anonyme de Ligugé[2]. Le fait que la demande de prière orate ait été graffitée en dehors du cadre de l’inscription pourrait témoigner d’une certaine confusion au moment de la composition du texte, confusion ayant obligé le lapicide à adapter la mise en page. D’un autre côté, celui-ci a pu considérer que la formule était assez connue pour ne pas être obligé de la graver en entier, dans la mesure où, même si la lecture du mot orate semble certaine, on ne peut attester de la simultanéité de la réalisation des deux parties de la formule.
L’inscription porte sa date : 910. Les caractéristiques paléographiques confirment cette datation, par comparaison avec l’épitaphe découverte à Saint-Martin d’Angers, datée de 925 et réutilisée par Durant[3]. On ignore en revanche les conditions exactes de découverte et aucun Oulricus n’est connu pour cette date dans la documentation régionale. Son nom, formé à partir de la racine Odal-[4], est relativement fréquant à l’époque, y compris dans la documentation angevine, sous la forme plus courante de Ulricus.